« Jadis, par la voix des sceptiques, tu proscrivais déjà toute présomption et écartais la précipitation. Le mot latin "praeceps", la "tête la première", témoigne bien du péril qui menace l'impatient. Semblablement tu as inspiré Wittgenstein, l'un de tes distingués représentants du siècle passé. Le curieux bonhomme avait coutume de saluer qui le croisait par un "Take your time". Ne trouvait grâce à ses yeux que le philosophe qui prenait son temps et qui, par conséquent, arrivait le dernier. En gentleman, l'auteur du "Tractatus logico-philosophicus" insinuait qu'il était fort judicieux de différer ses réponses. »
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Alexandre Jollien
La construction de soi : Un usage de la philosophie |
Alexandre Jollien
La construction de soi : Un usage de la philosophie
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« Un copain souffrait d’un léger handicap au pouce. Il gardait toujours la main dans sa poche. Je lui dis : Il ne faut pas fuir le handicap. Regarde-moi, pour cacher le mien, il faudrait que je sorte dans la rue emballé dans un sac poubelle ! » »
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Alexandre Jollien
Éloge de la faiblesse |
Alexandre Jollien
Éloge de la faiblesse
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« J'ai découvert que pour flotter il n'y avait rien à faire. Sans résistances, sans tensions, le nageur qui excelle dans l'art de flotter, n'a rien à faire. Cette non-activité sportive pourrait inspirer un art de vivre : ne rien faire, ne pas lutter, ne pas s'opposer, ne pas discuter le réel mais se laisser flotter en lui. Le détachement, au milieu de la vague des passions, c'est l'art de flotter allègrement. »
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Alexandre Jollien
Le philosophe nu |
Alexandre Jollien
Le philosophe nu
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