« Comment définissez-vous la notion de "maltraitance des enfants" ? Pour moi il s'agit de maltraitance quand un enfant n'est pas respecté, est humilié, trompé ou abusé sexuellement. D'ailleurs, dans tous ces cas on ne me contredit que rarement. Par contre, je n'arrive pas à informer les parents sur le fait que frapper un enfant constitue un cas de maltraitance qui n'est pas dénué de conséquences. Partout on appelle cette pratique éducation. On pratique les châtiments corporels depuis des millénaires et on les considère comme une manière d'éduquer au mieux les enfants. Presque tous les parents d'aujourd'hui ont été battus quand ils étaient enfants et malheureusement ils étaient obligés d'apprendre très tôt de leurs parents que cette pratique était inoffensive et juste. Alors, cette "connaissance" erronée est enregistrée par le cerveau et la plupart des gens ont de la peine à l’effacer. Comprendre le contraire, cela signifierait de remettre en question leurs propres parents et cela effraierait la plupart des gens. Ils s'attendent à être punis justement parce que la vérité était interdite à l’enfant. »
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Alice Miller
(Source inconnue) |
Alice Miller
(Source inconnue)
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« Ce livre traite principalement du conflit entre ce que nous ressentons et savons, puisque cela reste enregistré dans notre corps, et ce que nous voudrions ressentir pour nous conformer aux normes morales gravées en nous dès le plus jeune âge. »
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Alice Miller
Notre corps ne ment jamais |
Alice Miller
Notre corps ne ment jamais
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« A un certain stade de sa thérapie, Linda, 42 ans, s'éprit d'un homme plus âgé qu'elle, intelligent et sensible, mais qui, l'érotisme mis à part, se fermait automatiquement à tout ce qu'il ne pouvait saisir intellectuellement. C'est précisément à cet homme qu'elle écrivait de longues lettres, essayant de lui expliquer le chemin qu'elle avait parcouru dans la thérapie. Elle réussit à ignorer tous les signes montrant sa répugnance et redoubla d'efforts, jusqu'au moment où elle dut s'avouer qu'elle avait de nouveau trouvé un substitut de son père, et, de ce fait, était incapable de renoncer à l'espoir d'être enfin comprise. Elle en fut submergée de terribles sentiments de honte, qui la rongèrent pendant assez longtemps. Elle dit un jour : "je me trouve aussi ridicule que si j'avais parlé à un mur et attendu qu'il me réponde. Comme un stupide enfant". Je lui demandais : "Est-ce que vous, vous ririez à la vue d'un enfant qui doit confier sa peine à un mur parce qu'il n'a personne d'autre ?" Les sanglots désespérés qu'entraîna ma question ouvrirent à ma patiente l'accès à une partie de son véritable passé, qui avait été marqué par une infinie solitude. »
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Alice Miller
Le drame de l'enfant doué |
Alice Miller
Le drame de l'enfant doué
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