« Il n'y eut aucun recours en grâce pour les millions de prisonniers de l'Archipel du Goulag. Ils pouvaient, sans jugement, être frappés, torturés, tués ou libérés de leur captivité sans raison apparente. Tout dépendait de l'arbitraire d'un tyran qui croyait voir partout des attaques et des ennemis, parce qu'il avait vécu très tôt sousune menace permanente et qu'il n'y avait eu personne auprès de lui pour lui dire que le monde entier n'était pas comme son père : méchant, dangereux, imprévisible et terrorisant. Lorsque cette impuissance infinie de l'enfant ne trouve pas de bras protecteurs où se réfugier, elle ne peut que se changer en une impitoyable dureté. Lorsqu'elle est, en outre, stimulée par l'ambition de la mère, elle peut aboutir à une grande carrière, qui fera entrer dans l'histoire du monde tous les éléments du malheur vécu mais refoulé. Et alors, des millions d'hommes sont embarqués pour Katorga ou pour les chambres à gaz, sans savoir pourquoi. Parce que jadis, le petit enfant ne savait pas non plus. Jusqu'à quand tolèrerons-nous ces itinéraires absurdes alors que nous pourrions enfin savoir où en sont les causes ? »
|
Alice Miller
La souffrance muette de l'enfant |
Alice Miller
La souffrance muette de l'enfant
|
« "Contrairement au petit enfant, l'adulte a des choix. Il peut se fonder sur ses expériences, dispose de la faculté de raisonner ainsi que du libre accès aux informations. Tout cela, il peut l'utiliser, s'il le veut. S'il est résolu à ne pas se confier à une thérapie qui le réduirait d'emblée à l'impuissance, il a de fortes chances de pouvoir se renseigner sur la personne et la formation du thérapeute, avant de se décider pour ou contre une confrontation avec son enfance. Il peut tranquillement demander, lors du premier entretien, comment le thérapeute en est venu à exercer cette profession, m-pourquoi il l'a choisir, ce qu'il faisait auparavant, etc. Malheureusement, la plupart des gens ne posent pas ces questions, bien que ce ne soit nullement interdit et serait éclairant. »
|
Alice Miller
L'avenir du drame de l'enfant doué |
Alice Miller
L'avenir du drame de l'enfant doué
|
« Dans une prison américaine, à Lorton en Virginie, on a placé, durant la journée, de petits animaux dans la cellule de détenus coupables de graves délits, en leur permettant de s'en occuper. Chez ces hommes, il y eut seulement 20% de cas de récidive, contre 80% chez ceux qui n'avaient pas bénéficié de cette "éducation émotionnelle". »
|
Alice Miller
L'avenir du drame de l'enfant doué |
Alice Miller
L'avenir du drame de l'enfant doué
|