« Pardonner, ce n’est pas excuser, amnistier ou absoudre : dans le pardon, on ne nie pas la faute ou l’offense, mais on décide de ne plus vouloir s’en venger. Cela n’implique pas non plus de relativiser l’agression pour pouvoir pardonner. Ni de devoir se réconcilier : le pardon peut être une décision privée, non exprimée à un offenseur qu’on peut décider de ne jamais revoir par ailleurs. Ni de souhaiter recevoir des excuses : si ces dernières sont souvent bénéfiques, on peut et on doit décider de pardonner d’abord pour soi, pour se libérer soi-même de la haine. Enfin, le pardon n’est pas l’amnésie ou l’oubli : on n’oublie pas ce qui s’est passé. »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Ne pas oublier son bonheur et son équilibre intérieur. À un moment ou à un autre de mes ressentiments, me demander sincèrement : « Est-ce que je veux continuer comme ça ? Est-ce que je me sens bien dans ces états d’âme ? » Il existe une incompatibilité totale des états d’âme de colère et de ceux de bonheur. C’est d’ailleurs l’incompatibilité la plus radicale dans les jeux d’alliances subtiles des états d’âme : on peut être heureux malgré sa tristesse, ou malgré son inquiétude. Mais pas heureux et énervé. La colère dérange systématiquement l’harmonie et le lien au monde. Pour vivre heureux (ou à peu près), il est indispensable de développer une aversion pour la colère et le ressentiment. Indispensable de ressentir de plus en plus la colère comme une souffrance : c’est inconfortable, mais c’est un progrès… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Nous devons prendre conscience que le ressentiment nous emprisonne et nous aliène : sous son emprise, nous perdons du temps de vie heureuse ou légère, en consacrant trop de notre énergie et de nos pensées à ressasser des idées de vengeance, à désirer la punition. Un psychologue américain qui a travaillé sur ce thème, Steven Hayes, propose de voir le ressentiment comme un hameçon sur lequel on est comme deux asticots à souffrir et à gigoter. Le premier asticot embroché, c’est nous ; le second, c’est la personne qui nous a offensé. Tant que nous avons de la détestation en nous, c’est comme si nous nous maintenions nous-même sur l’hameçon. Mais le seul moyen de nous décrocher, c’est de d’abord décrocher l’autre, autrement dit de lui pardonner, pour pouvoir à notre tour nous libérer (parce que l’autre est sur le chemin de la sortie de l’hameçon, les pêcheurs comprendront…). »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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