« Les médecins savent bien que certaines fatigues sont des tristesses du corps, ou des dépressions dans lesquelles c’est le corps qui parle : « Le contraire de la dépression n’est pas le bonheur ni la joie : c’est la vitalité... »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« La tristesse parce que le monde est triste ? La tristesse serait due alors à la perte de nos illusions positives, que Cioran appelle nos « erreurs chaleureuses ». On se trompe, certes, en voyant les choses plus belles qu’elles ne le sont, mais cela nous réchauffe le cœur et nous aide à vivre. Ces erreurs existent bel et bien, de nombreux travaux ont confirmé que le bien-être psychologique se nourrissait d’un certain nombre de distorsions positives de la réalité : il existe une relative « lucidité dépressive » – en réalité, une lucidité de la tristesse, car nous verrons que, dans la maladie dépressive, le jugement s’obscurcit au contraire – qui conduit souvent à une meilleure évaluation des choses telles qu’elles sont. Comme le remarquait Paul Valéry : « Voir clair, c’est voir noir. » Mais ces erreurs nous protègent de la tristesse et du désespoir que pourraient faire naître en nous la contemplation approfondie du monde tel qu’il est. Elles nous font croire que la vie est belle, le monde accueillant, et le bonheur facile. Et tant mieux, car cela nous donne le courage d’agir et nous permet paradoxalement de réaliser en partie ce désir que le monde soit beau et bon, et de faire ainsi que ces prophéties optimistes s’accomplissent. Croire permet de changer le monde. Mais il ne faut pas que les efforts s’arrêtent, ni que cesse l’illusion. Car alors, le voile se déchire. »
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Christophe André
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« La poétesse galloise Gwyneth Lewis décrit ainsi sa propre fragilité : « Depuis mon enfance, je manque d’un épiderme émotionnel. C’est bon pour mon travail d’écrivain – je ressens tout très fort – mais mauvais pour mon équilibre quotidien. » Un peu plus loin dans l’entretien, Lewis précise : « Même s’il était prouvé que les antidépresseurs affectent ma créativité, je préférerais les continuer. Quand on a été un zombie pendant des mois, se remettre à écrire grâce à eux tient du miracle. Et le fait de pouvoir écrire est pour moi plus important encore que la qualité de ce que je peux écrire… » Elle sait de quoi elle parle, elle qui eut à souffrir d’épisodes dépressifs très sévères. »
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Christophe André
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