« Seule la tristesse fige. Les psychiatres parlent à propos de la tristesse d’une « perte de l’élan vital ». Et selon les psychologues évolutionnistes, c’est sa fonction naturelle : nous inciter à l’immobilité et au ralentissement lorsque nous avons été blessés ou endeuillés, pour nous aider à nous réparer et nous reconstruire. Mais le mécanisme naturel se dérègle souvent. C’est pourquoi il existe des tristesses plus dangereuses que d’autres. Il y a des tristesses qui nous enrichissent et d’autres qui nous amputent. Bizarrement, la tristesse peut nous élargir ou nous rétracter selon son intensité. À un degré léger, elle nous connecte au monde, mais de manière douloureuse, en nous rendant hyperempathiques et hypersensibles, très réceptifs au malheur des autres. Mais au-delà, lorsqu’on s’approche des tristesses dépressives, c’est la rétraction qui nous guette : sentiment d’impuissance d’abord, puis indifférence, puis désespérance. »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« De manière générale, cette sous-estimation du bénéfice émotionnel des situations que nous rencontrons est un classique en psychologie sociale : nous surévaluons notre stabilité et notre imperméabilité à l’environnement, et nous nous voyons beaucoup plus imperturbables que nous ne le sommes ! En réalité nous sommes perturbables, immensément : autant le savoir et l’accepter… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Prêter attention à ses obligations cachées. Comme nous l’avons vu à propos des états d’âme de ressentiment, nous sommes toujours habités par des croyances subconscientes appartenant à une des trois familles : « Je devrais… », « Les autres devraient… », « Le monde devrait… » Parmi les croyances attristantes (il y en a des encolérantes, des inquiétantes…), il y a par exemple dans les « Je devrais » : « Toujours aller bien, toujours réussir ce que j’entreprends, toujours savoir réagir et régler les problèmes… » Dans les « Les autres devraient à mon égard » : « être fidèles, ne pas m’oublier, se montrer justes, me respecter, m’écouter, me comprendre… » Et dans les « Le monde devrait » : « être juste, cohérent, doux… » Ces croyances sont légitimes et représentent des idéaux pour la plupart des humains. Mais l’incapacité à supporter que parfois ces idéaux ne soient pas atteints peut provoquer de la souffrance en nous, sans que nous en soyons clairement conscients : même si consciemment nous savons que le monde n’est pas comme dans nos rêves, nous en rêvons cependant inconsciemment. »
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Christophe André
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