« Il existe en psychopharmacologie une expérience de laboratoire cruelle : pour tester l’efficacité antidépressive éventuelle d’une nouvelle molécule, on place des souris dans un bocal rempli d’eau, profond et aux parois lisses, où elles ne peuvent s’accrocher, et doivent donc nager inlassablement pour ne pas se noyer. On appelle ça le « test de la nage forcée ». Une molécule est jugée intéressante si elle permet à la souris traitée de nager plus longtemps que les souris non médicamentées : au bout d’un certain temps, ces dernières, épuisées et démoralisées, cessent de nager. Les antidépresseurs, par contre, prolongent significativement le temps de nage, c’est-à-dire le temps de lutte contre le désespoir et le découragement. Nous verrons plus loin que lorsqu’on se sent épuisé de lutter, se laisser couler dans la dépression est comme un refuge… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Il est également important de réintroduire la notion de continuum dans la pensée dépressive, selon la technique de la « règle graduée ». Cela pour éviter la vision en tout ou rien, cette distorsion appelée « raisonnement dichotomique ». Elle est à l’œuvre dès qu’on se trouve tourmenté par des états d’âme où figurent des bribes de pensées telles que : « C’est la catastrophe », « C’est de ma faute », « Je ne suis pas capable de faire ce boulot, je n’y arriverai jamais ». Le thérapeute reprend alors : « C’est quoi une catastrophe ? Et dans ce cas, ici, quel est le degré de cette “catastrophe”, de 0 à 100 ? » Beaucoup de nos pensées émises sous l’emprise d’un état d’âme négatif sont en fait des jugements radicaux, et sans nuances. Ainsi, face à une difficulté, on ne se dira pas : « C’est une difficulté et j’ai du mal à y arriver », mais plutôt : « C’est complètement infaisable ce truc », « Je suis nul », « Je n’y arriverai jamais », « C’est toujours pareil », et autres pseudo-certitudes. Réintroduire le sens de la nuance est donc capital… »
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Christophe André
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« Finalement la sagesse, c’est peut-être l’art de l’après-coup : au lieu de passer à autre chose, on prend d’abord le temps de réfléchir à ce qui a eu lieu, sans craindre que cela nous déstabilise, ni nous fasse souffrir. »
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Christophe André
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