« Chez les sujets sans problèmes particuliers, il existe une corrélation directe entre le nombre de pas de marche effectués chaque jour et le sentiment d’énergie et de bonne humeur. Environ dix minutes de marche rapide suffisent à élever notre bien-être, et l’effet dure environ quatre-vingt-dix minutes. De manière plus fine, il semble que l’exercice augmente les états d’âme positifs et les normalise, et diminue aussi, moins nettement, les états d’âme négatifs. Peut-être est-ce pour cela d’ailleurs que les bénéfices de la marche ne nous apparaissent pas de manière nette : lorsque nous allons mal (états d’âme négatifs), notre attente est que les états d’âme négatifs diminuent nettement et rapidement. C’est à cela que nous sommes attentifs, plus qu’à l’augmentation de nos états d’âme positifs, moins facile à percevoir, car plus subtile. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« Bien sûr qu’il faut dans nos vies faire et agir. Mais sommes-nous bien conscients de tous ces moments où faire c’est fuir ? De ces moments où nous nous lançons dans des actions non pour construire mais pour éviter d’éprouver ? »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« La maladie matérialiste. L’impact psychologique de ces puissants mécanismes est discret, car progressif, mais palpable : en gros, nous sommes peu à peu transformés en imbéciles impulsifs. On pourrait appeler cette maladie de civilisation qui nous frappe la maladie PAZAS : pléthorite abrutissante zappogène autocentrée et stressante. Nous y sommes : obèses de biens, de nourritures, d’objets ; diminués dans notre lucidité et notre liberté ; tentés de passer à autre chose dès qu’un problème survient – aller voir si j’ai un mail, ou s’il y a un truc à manger, ou faire un peu de shopping pour me changer les idées ; centrés sur nous – « je le vaux bien », « je ne dois jamais attendre ni ne rien faire », « je suis formidable, puisque les animateurs et les politiques me le répètent à la télé » ; et, finalement, stressés, malheureux, frustrés, dépendants, ne comprenant plus rien à nous-mêmes. Et fonçant à nouveau dans de mauvaises réponses que nous tendent les marchands : consommant pour nous soigner… Nous devons prendre conscience que la profusion qui nous entoure est débilitante : elle diminue nos capacités intellectuelles et affectives. Elle canalise nos énergies vers de l’inutile et du stérile. Le shopping, qui est souvent la distraction favorite de beaucoup de personnes, ne nous enrichit pas en termes de développement personnel, c’est le moins qu’on puisse dire. Au contraire. Passer par exemple beaucoup de temps à chercher la « bonne affaire » et le « meilleur prix » n’est rien d’autre qu’une déperdition d’énergie pour des décisions ultérieures plus importantes. Cette profusion d’objets, d’activités, de possibilités, qui ressemble à une richesse, peut en fait aboutir à une déconstruction de nos capacités mentales, par surstimulation, dispersion et vol d’attention. Le matérialisme nous empêche de pratiquer les états de concentration, de réflexion, d’intériorisation : par le zapping (choix multiples et sans efforts), par l’accès à des activités à implication intérieure nulle (jeux vidéo, musique à flots continus). Nous sommes soumis à des vols incessants de notre attention : pubs dans les lieux publics et durant les émissions télé, interruptions par mails, téléphones, SMS. La pub nous fait croire que ce sont des liens, pour nous vendre des machines à soi-disant créer du lien. Mais, à un certain stade, ce sont des chaînes de vide, les conversations au portable dans les lieux publics le montrent. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|