« Inutile d’idéaliser le passé : les sociétés d’autrefois avaient aussi leurs défauts, elles pouvaient abrutir d’ennui et de monotonie, étouffer les individus sous les contraintes collectives (famille, voisinage, société). Mais aujourd’hui, les défauts sont inverses : surstimulation et phobie de l’ennui, survalorisation de la personne au détriment du groupe. Il nous faut donc inventer de nouvelles formes de société, au lieu de subir l’actuelle ou d’aspirer à revenir vers l’ancienne. Et pour cela, il faut progresser intérieurement : c’est lorsque le progrès matériel va plus vite que le progrès psychologique et spirituel que les humains souffrent. Lorsque les plus gros investissements des sociétés sont ceux qui sont destinés à produire plus et à faire consommer plus, sans qu’il y ait en face d’investissements destinés à accroître l’équilibre personnel des personnes, tout le monde est en danger moral. Alors, il faut lutter et grandir dans nos têtes et dans nos comportements… »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« Protéger la continuité de nos expériences. Chaque fois que possible, se méfier des interruptions. Cela concerne souvent l’environnement de travail : ne pas travailler à son ordinateur avec sa boîte à mails ouverte, débrancher son portable. S’accorder dans la journée de travail au moins une période d’une ou deux heures où on ne répond pas au téléphone, ni évidemment aux mails et SMS. On a pu montrer à quel point les interruptions amoindrissent notre efficacité au travail, les comparant même, en termes d’effets sur notre QI, à la prise d’un joint de marijuana. Et, à la différence de la marijuana, les interruptions ont plutôt un effet stressant. S’accorder le luxe gratuit de la continuité. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« Un de mes écrivains préférés, Joseph Delteil, a publié un petit livre intitulé La Cuisine paléolithique en 1964, soit il y a près de cinquante ans. C’était l’ère du matérialisme naissant et confiant dans sa capacité à créer des lendemains meilleurs. Delteil, petit papy à l’œil vif et à la vieille veste de velours élimée et rapiécée, qui vivait joyeusement de peu près de Montpellier, y écrivait, étonnamment prophétique : « La civilisation moderne, voilà l’ennemi. C’est l’ère de la caricature, le triomphe de l’artifice. Une tentative pour remplacer l’homme en chair et en os par l’homme robot. Tout est frelaté, pollué, truqué, toute la nature dénaturée. Voyez ces paysages métallurgiques, l’atmosphère des villes corrompues (les poumons couleur de Louvre), les airs et leurs oiseaux empestés d’insecticides, les poissons empoisonnés jusqu’au fond des océans par les déchets nucléaires, partout la levée des substances cancérigènes, la vitesse hallucinante, le tintamarre infernal, le grand affolement des nerfs, des cœurs, des âmes, à la chaîne, à la chaîne vous dis-je… telle est la vie industrielle, la vie atomique. Le grand crime de l’homme moderne ! oui ceci n’est qu’un cri : Au feu ! Au fou ! À l’assassin ! » Un autre de mes auteurs favoris, Louis-René Des Forêts écrivait quant à lui : « La surabondance n’a rien à voir avec la fertilité. » Rien à rajouter. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|