« On peut aussi ouvrir les yeux de manière moins douloureuse, au travers d’événements de vie simples et naturels : avoir des enfants, voyager, rencontrer, aimer… Ces moments de vie répétés, acceptés, savourés, nous aident à comprendre ce qui importe, non pas de manière intellectuelle, mais expérientielle. Ils ouvrent notre conscience, la décadenassent. Et l’éveillent à ce qui est fondamental. Et parfois, des instants encore plus simples, déchirent le voile de manière encore plus radicale. Comme des évidences douces et brutales à la fois… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Conséquences : « Cette vie que tu vis, ce n’est qu’une vie morte » La liste des maux est longue. Avoir le sentiment récurrent de ne pas être en phase avec sa vie, pas « bien dans sa vie ». Être parasité par l’intuition qu’on serait mieux ailleurs, mais sans savoir vraiment si on y serait mieux (et même : en sachant bien que non, on ne serait pas mieux ailleurs). Avoir toujours envie de s’évader : mais c’est nous-mêmes qui nous sommes enfermés en nous-mêmes ! Nous ne ferons que déplacer ailleurs notre cage. Fitzgerald disait à ce propos : « La célèbre “Évasion” ou “la fuite loin de tout” est une excursion dans un piège. » Avoir l’impression de ne jamais être à sa place, de ne pas arriver à la trouver. Et finir par se demander s’il en existe une pour nous. Être habité, si souvent, par des états d’âme d’ennui, d’incomplétude, d’insatisfaction. Avoir des sentiments de vide. Mener les « existences de calme désespoir » dont parlait Thoreau. Être souvent plongé dans la morosité, dans les cafards liés à un quotidien dont on ne voit pas l’intérêt, dans la grisaille. »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Tu salues une amie qui s’en va en taxi, sous la pluie. Tu te sens tout à coup touchée par la densité de l’instant, totalement dans le présent. Tu entends tous les bruits de la rue, tu sens toutes les gouttes de pluie, tu vois tout sans rien freiner ni filtrer par pensées ou jugements. Tu es juste en train de saluer cette amie qui part. Tu observes son visage qui te sourit derrière la vitre criblée de gouttes de pluie, tu espères que tout ira bien. Le temps s’écoule au ralenti. Tu sens brutalement l’immense fragilité de nos existences, l’immense importance des liens et de l’affection. Tu as envie de courir après le taxi pour l’embrasser et la saluer encore, mieux que tu ne l’as fait. Mais tu ne te sens pas inquiète ni mélancolique. Tu as juste compris quelque chose. Que tu vas peut-être oublier dans les cinq minutes qui suivent, tant tu sais que la journée sera chargée. Mais tu es tranquille, car la trace posée en toi par cet instant est indélébile. Tu le sais. »
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Christophe André
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