« Pour initier les patients à la pratique de la pleine conscience, il existe plusieurs protocoles mis au point pour s’adapter au monde de la médecine et de la psychothérapie : il s’agit principalement de la MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction), et de la MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy). Actuellement, ces programmes ont montré une efficacité dans la prévention des rechutes dépressives et des états dépressifs chroniques, ce qui est normal, car ce sont des patients qui sont devenus de grands ruminateurs, et dans la prévention des récurrences anxieuses. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« Car si la méditation nous intéresse tant, nous les soignants, c’est qu’elle offre à ses pratiquants de multiples bénéfices. Le mot d’ordre officiel des différentes écoles est en général de ne rien attendre de la méditation. De simplement la faire et voir ce qui se passe. J’ai toujours eu du mal avec ce néant des attentes. Du moins sur le long terme. Sans doute suis-je trop occidental. J’ai bien compris qu’il ne faut rien attendre d’une séance en particulier (à la différence de la relaxation dont on attend qu’elle nous détende) : le plus souvent, on ne se sentira pas plus clair ou plus serein ensuite. Parfois, au contraire, les séances de méditation n’auront révélé qu’une chose : notre difficulté à méditer à ce moment. Mais ce n’est pas grave : il fallait le faire, comme le musicien fait ses gammes, le sportif ses exercices, le moine ses prières, sachant que cela a un sens. Je reconnais même que renoncer à des attentes immédiates est très pédagogique pour nous autres Occidentaux. Et que tolérer, ou plutôt pleinement accepter, les séances difficiles ou qui nous paraissent « ratées » augmente probablement notre tolérance à l’imperfection et aux échecs dans notre vie en général. Ce qui, vu le monde dans lequel nous évoluons, est une hygiène salutaire, et une vaccination vitale. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|
« La méditation enrichit les états d’âme et aide à leur régulation. La méditation aide à la prise de conscience de nos états d’âme, à mieux comprendre leurs liens avec nos sensations physiques, à déceler aussi comment nos états du corps (tension, douleur, faim, fatigue) influent sur nos états d’âme. De ce fait la pratique de la pleine conscience peut aider par exemple à la prise de décisions (dans les situations complexes notamment) car elle améliore notre discernement des « marqueurs somatiques », ces petites sensations corporelles à la source de l’intuition. Le petit pincement que l’on ressent lorsqu’on s’apprête à dire oui alors qu’on pense non, ou le malaise face à quelqu’un qui nous ment ou cherche à nous imposer une décision, ou l’inconfort à prendre une décision qui paraît logique mais qui nous met mal à l’aise pourtant : nous pouvons être mieux à même de prêter l’oreille, ou plutôt le corps, à tout cela. De même, il est probable que la méditation, en facilitant les états cérébraux de synthèse, facilite aussi les processus de résolution de problème, conscients et inconscients : ces mécanismes par lesquels, ayant réfléchi tranquillement à une question, la réponse nous arrive un peu plus tard. »
|
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
|