« Présence à la vie quotidienne, aux petits gestes Lorsque je mange, lorsque je fais la cuisine, range, bricole, répare… Ne pas le faire en me disant que je pourrais, au lieu de cela, faire autre chose de mieux, de plus important, de plus urgent. C’est peut-être vrai et, dans ce cas, il y aura un temps pour y réfléchir et décider d’organiser ma vie différemment. Mais, en attendant, inutile de polluer mon présent avec cela. Je me sens vivant. J’habite pleinement ce que je fais en ce moment : je cherche à réduire la place de ce sentiment de faire les choses « en attendant » de pouvoir passer à autre chose. Lorsque je lis son histoire du soir à mon enfant, alors que j’ai encore du travail, des mails, alors que je n’ai pas encore dîné : je me recale ici et maintenant. Je suis avec mon enfant, et ce qui est important c’est que je sois complètement avec lui, pleinement. Que, pendant que je raconte l’histoire, je la raconte vraiment, pour lui. Pas en pensant à autre chose, en espérant être ailleurs. Cet instant, comme tous les instants de vie, est une chance et une bénédiction. Si je ne suis pas présent à ces instants, je les pleurerai plus tard. »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« S’arrêter. Arrêter une activité, comme ça, en plein mouvement. Et observer ce qui était en train de se passer en nous : quel état de notre corps, de nos pensées ? Je m’efforce souvent à cet exercice dans les périodes où je suis sous pression : quand il y a dans ma vie trop de choses à faire, trop de sollicitations auxquelles je me suis engagé à répondre. Comme tout le monde, je me sens étouffer. Alors, lorsque le sentiment d’urgence est au plus fort (« quelques minutes ? quelques secondes ? vite, faire, agir, accélérer, gagner du temps ! »), je m’arrête. Je me force à respirer calmement, à tourner mon esprit vers un détail important : le ciel, les nuages, ma respiration encore, le visage de quelqu’un que j’aime, une pensée issue d’une lecture récente et ce qu’elle a suscité en moi. Je m’arrache à l’urgent pour prendre une bouffée d’important. Puis je me remets à courir, évidemment. Mais je me sens comme une baleine qui a repris son souffle, avant de plonger à nouveau vers les fonds où elle doit aller chercher sa nourriture. S’arrêter pour faire respirer notre esprit, surtout lorsque nous sommes pressés… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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« Provoquer de petits décalages dans son quotidien. Par exemple, rester chez soi seul dans une pièce, à un horaire inhabituel, où on n’est en général pas là, ou pas en train de ne rien faire ; ou à un endroit inhabituel de la pièce. Par exemple, seul dans la chambre de ses enfants ; se mettre dans leur lit pour voir ce qu’ils voient au plafond et autour d’eux quand ils se couchent. Ou rester debout en respirant tranquillement, dans l’entrée où on ne fait que passer. Laisser venir les états d’âme : souvenirs, sons, pensées, anticipations, goût du présent et du passé qui se mélangent. »
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Christophe André
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