« Vivre : souffrir. Âmes inquiètes, cœurs tristes, prisons et usures des ressentiments. Désespoirs. Ne plus se débattre, inlassablement apprendre à laisser passer la vague, comme un nageur pas encore noyé. Accepter la souffrance, l’accueillir, oui l’accueillir, et l’observer : il y a toujours quelque part une issue de secours. Tiens bon, tiens bon, respire dans ta tête, et surtout garde les yeux ouverts. La voilà, la sortie… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Tout d’abord, l’efficacité de la writing cure souligne une évidence : pour digérer une expérience douloureuse, il faut d’abord la reconnaître et l’accepter, pour pouvoir ensuite la raconter ou l’écrire… C’est pourquoi le déni et la « rétention émotionnelle » ont un coût si élevé en termes de dégâts sur la santé, physique ou morale. Ensuite, la mise en mots et en récit permet d’augmenter la cohérence d’événements et d’états d’âme qui sans cela auraient un goût d’inachevé. Et l’inachevé est psychotoxique, peu d’entre nous sont capables de se sentir bien avec des dossiers émotionnels refermés « non rangés » (cf. l’effet Zeigarnik dont nous avons parlé précédemment). D’ailleurs, les études qui comparent le fait de parler, d’écrire ou de simplement réfléchir à des expériences de vie douloureuses montrent clairement que l’écriture et la discussion font toutes deux bien mieux que la réflexion solitaire. Pourquoi la « simple » réflexion est-elle souvent si peu utile ? Parce qu’elle dérape très vite vers de la rumination ! Alors qu’il est bien plus difficile de ruminer par écrit : l’absurdité et la toxicité du mécanisme nous sauteraient aux yeux, alors que nous le tolérons dans notre esprit… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité
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« Folie de la colère, sagesse de la douceur : quelques efforts utiles. Supprimer colère et ressentiment ? Hum… Il semble plus raisonnable : 1) de considérer que leur survenue est inévitable dans toute vie sociale, à moins d’être très doué ou de vivre hors du monde, 2) qu’il est possible d’apprendre à les réguler plutôt que d’espérer ne pas les ressentir, 3) que la première compétence en la matière est d’accepter de voir que derrière chacun de nos ressentiments il y a de la souffrance, et 4) d’avoir envie de moins souffrir… »
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Christophe André
Les États d'âme: Un apprentissage de la sérénité |
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