« C’est un minuscule jardin japonais. Une haute haie de bambous noirs l’isole des ormes et des bouleaux d’un petit parc à l’anglaise, un ruisseau coule d’une modeste cascade, sillonne entre les pierres claires jusqu’à un étang paisible où nagent des carpes, un chemin de gravillons conduit à un court pont de bois, et l’on accède à une île qui n’a de place que pour deux bancs de pierre. Ceux qui ont conçu ce jardin ont voulu qu’il soit serein, qu’il respire la vie, mais cette béatitude calculée le désigne comme le lieu des dernières promenades. »
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Hervé Le Tellier
L'anomalie |
Hervé Le Tellier
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« À quarante-trois ans, dont quinze passés dans l’écriture, le petit monde de la littérature lui paraît un train burlesque où des escrocs sans ticket s’installent tapageusement en première avec la complicité de contrôleurs incapables, tandis que restent sur le quai de modestes génies – espèce en voie de disparition à laquelle Miesel n’estime pas appartenir. Pourtant il ne s’est pas aigri ; il a fini par ne plus s’en soucier, accepte de rester assis dans des salons du livre pour n’y signer que quatre ouvrages en autant d’heures ; lorsqu’un confraternel insuccès laisse à son voisin de table des loisirs, ils devisent agréablement. Miesel, qui peut sembler absent et distant, a la réputation d’un homme d’humour, malgré tout. Mais un homme d’humour digne de ce nom ne l’est-il pas toujours « malgré tout » ? »
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Hervé Le Tellier
L'anomalie |
Hervé Le Tellier
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« Je n'ai jamais su en quoi le monde serait différent si je n'avais pas existé, ni vers quels rivages je l'aurai déplacé si j'avais existé plus intensément, et je ne vois pas en quoi ma disparition altérera son mouvement. »
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Hervé Le Tellier
L'anomalie |
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