« Le psychanalyste est à l'affût de traces. Non, pas à l'affût, il ne les guette pas comme le chasseur, d'abord parce que, s'il chasse, c'est dans le noir, et surtout parce que ces traces, il les découvre là où ni lui ni son patient ne les attendaient. Il ne fait guère confiance aux souvenirs racontés, évoqués, tant ceux-ci sont transformés, déformés comme l'est tout récit. Pour preuve, ils donnent lieu à des versions différentes comme autant de traductions. Freud va même jusqu'à écrire dans son texte sur les souvenirs-écrans qu'il n'existe pas à proprement parler de souvenirs d'enfance, mais seulement des souvenirs se rapportant à l'enfance. Cette affirmation nous blesse, tant nous les chérissons, nos souvenirs de ce temps-là; qu'ils soient heureux ou malheureux, qu'ils témoignent de nos exploits ou de nos hontes, nous croyons dur comme fer à leur vérité. Eh bien, non, ce sont des fictions. Fictions comme l'autobiographie, nos confessions, toujours plus ou moins complaisantes, comme nos journaux dits intimes qui n'ignorent pas l'autocensure. Fiction, ce que nous croyons être notre mémoire. »
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Jean-Bertrand Pontalis
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« De celui qui déclare d'un ton péremptoire: "Moi, je pense que...", vous pouvez être certain 1. qu'il ne pense pas, 2. qu'il revendique un jugement qui lui serait propre alors qu'il exprime l'opinion la plus commune dont il se fait l'écho à son insu, 3. qu'il est si peu assuré de son existence qu'il met en avant Moi et, pour faire bonne mesure, l'accole à Je. Il n'y a pas plus vantard, plus inconsistant et plus conformiste que cet homme-là. »
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Jean-Bertrand Pontalis
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« On dit que le rêve est un enfant de la nuit. Il est l'enfant de la nuit des temps. »
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Jean-Bertrand Pontalis
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