« Aux amis, ne serait-ce que par peur de nous blesser mutuellement et de mettre en péril notre amitié, nous sommes loin de tout dire. Une certaine réserve s'impose. »
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Jean-Bertrand Pontalis
Le Dormeur éveillé |
Jean-Bertrand Pontalis
Le Dormeur éveillé
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« Les îles aujourd'hui m'attirent : elles satisfont mieux que mes plages d'autrefois mon désir de rivage. Surtout, ces îles dont les deux côtes contrastent : la côte dite "sauvage", avec ses falaises et ses amoncellements de rochers prêts à s'ébouler, et l'autre la "civilisée", tournée vers le continent, bordée de petites dunes, douces comme la peau d'une femme. »
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Jean-Bertrand Pontalis
Le Dormeur éveillé |
Jean-Bertrand Pontalis
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« Chaque fois que je passe quelques jours à Venise, mes pas me conduisent volontairement ou non le long des Fondations Nuove d'où l'on peut voir l'Isola San Michele. Le jour où j'ai pris le vaporetto qui mène à ce cimetière, j'ai croisé en y débarquant Claude Roy qui en sortait. Claude est mort peu de temps après et je suis encore là... Soudain je pense à mon père dont les camarades durant la Grande Guerre tombaient sous les éclats d'obus les uns après les autres. Tous, disait mon père, se demandaient : "A qui le tour? Quand viendra le mien?" Cette question, je ne suis assurément pas le seul à me la poser. Nous tenons toujours la mort pour un obus ennemi qui nous tombe dessus. »
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Jean-Bertrand Pontalis
Le Dormeur éveillé |
Jean-Bertrand Pontalis
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