« Psychologie Magazine : Vous écrivez : “Se séparer de soi : tâche aussi douloureuse qu’inéluctable et même nécessaire pour qui ne consent pas à rester sur place et que porte le désir d’avancer, d’aller au-devant de ce qui, n’étant pas soi, a des chances d’être à venir.” Est-ce cela, changer vraiment ? J.-B. Pontalis : Oui, c’est aller hors de ce qui est connu de soi. C’est ce que j’ai toujours cherché. Avant de devenir psychanalyste, j’étais prof de philo. Un jour – j’avais 29 ans –, une élève d’hypokhâgne m’a dit : « Ils sont bien vos cours, mais on a l’impression que vous n’y croyez pas vraiment. » Sur le moment, ça ne m’a pas fait beaucoup d’effet, mais après j’ai réalisé qu’elle disait vrai : je maîtrisais le langage, le discours, mais je n’habitais pas mes mots. Il me fallait d’abord me dégager de mes maîtres, notamment de Sartre qui, quoique généreux, était si écrasant… En me séparant de Sartre, puis de Lacan, à chaque fois je me suis séparé, « dé-pris » de celui que j’étais à ce moment-là et des concepts qui me portaient alors – vous savez, on peut aussi se retrouver enfermé dans des concepts. Ç’a été long avant que je me reconnaisse vraiment dans ma parole, dans ce que j’écrivais. Ainsi y a-t-il pour chacun à se dégager des différentes identifications qui jalonnent sa vie. C’est cela, être vivant : essayer de ne pas rester figé dans un âge, dans une position, et aussi être capable de naviguer, de faire des allers-retours dans les différentes époques de sa vie : retrouver l’enfant en soi, sa part de féminité, sa révolte adolescente… Alors, tous les âges se télescopent, comme dans les rêves, où un élément de la veille et des souvenirs des toutes premières années se mélangent. L’important, c’est que ça bouge. »
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Jean-Bertrand Pontalis
(Source inconnue) |
Jean-Bertrand Pontalis
(Source inconnue)
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« La langue a son souffle propre, elle est mobile ; et, riche ou pauvre, elle peut tout dire ; elle est rencontre avec l'inattendu. Elle décontenance le concept (...) P. 19 »
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Jean-Bertrand Pontalis
Fenêtres |
Jean-Bertrand Pontalis
Fenêtres
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« Neutralité Une des qualités définissant l’attitude de l’analyste dans la cure. L’analyste doit être neutre quant aux valeurs religieuses, morales et sociales, c’est-à-dire ne pas diriger la cure en fonction d’un idéal quelconque et s’abstenir de tout conseil, neutre en regard des manifestations transférentielles, ce qu’on exprime habituellement par la formule « ne pas pénétrer dans le jeu du patient » ; neutre enfin quant au discours de l’analysé, c’est-à-dire ne pas privilégier a priori en fonction de préjugés théoriques, tel fragment ou tel type de significations. »
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Jean-Bertrand Pontalis
Vocabulaire de la psychanalyse |
Jean-Bertrand Pontalis
Vocabulaire de la psychanalyse
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