« On ne te donne pas le choix entre la réalité ou l’idéologie, on te donne le choix entre être cool, ou être cible. Tu préfères rire avec Yann Barthès, ou militer avec Christine Boutin ? Tu es jeune et branché, ouvert d’esprit, déconneur bien dans ton époque, ou alors tu es étriqué, chrétien, bougon et rétrograde ? `…` Ces gens que Barthès humilie n’ont évidemment aucune possibilité de se défendre. Nous ne les inviterons pas sur le plateau. Nous projetons leur image, un fragment - choisi – de leur vie, qui sera jeté en pâture à notre public. Et ils seront humiliés à vie. `…` Notre objectif principal, celui de tous les journalistes du Parti, sera toujours d’humilier le dissident, réel ou imaginaire. `…` Le discours de tous ceux à qui nous donnons la parole est suffisamment clair pour faire comprendre au public, si abruti qu’il soit, ce qu’il a le droit de penser, et surtout ce qu’il a le DEVOIR de penser. (Ch. III LES DEUX MINUTES DE HAINE p. 92->95) »
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Laurent Obertone
La France Big Brother |
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« A Paris se tient chaque année le Salon du livre libertaire `ne pas confondre avec « libertariens » (ou anarcho-capitalistes); les libertaires, à l’opposé, sont contre le droit de propriété, c'est-à-dire contre le droit de profiter du fruit de ses efforts, autant dire partisans du retour à l’âge de pierre.`, dans un immense local offert par le contribuable sur ordre du pouvoir socialiste, où des anticapitalistes font des affaires en vendant des livres anarchistes 25 euros pièce, les mêmes qu’on retrouve bien achalandés dans les grandes surfaces. A chaque fois que le Parti parvient à faire entrer un « baiseur de système » dans ce salon, il sème sa morale, et gagne sur le long terme. Je vous laisse deviner qui « baise » qui. (Ch. VI A L’ECOLE DE DRESSAGE p. 255) »
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Laurent Obertone
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« Le niveau affligeant de culture, d’orthographe, de réflexion, ne doit plus préoccuper, pourvu qu’on occupe les jeunes. Pendant que les étudiants font la fête, jouent à la révolution en bloquant leur faculté, ils n’encombrent pas les rues. Et surtout, ils n’encombrent pas les bibliothèques. C’est jubilatoire : ces jeunes font exactement ce qu’un pouvoir peut espérer d’eux. « L’IGNORANCE C’EST LA FORCE ». Pas seulement celle des élèves et des étudiants : celle des professeurs et des décideurs aussi. Plus besoin de culture scientifique, historique et littéraire pour trouver sa place dans notre société. Tout ce qui compte est d’impressionner son monde. SAVOIR, C’EST DEVENU REPETER. Cà suffit en tout cas pour entrer à l’ENA. `…` Personne ne cherche à se cultiver ; tout le monde veut donner l’impression de l’être. « La France est un pays où il est plus important d’avoir une opinion sur Homère que d’avoir lu Homère. » Stendhal est toujours d’actualité. Vous ne rencontrerez plus de gens qui pensent, mais seulement pourvus d’avis. Sous les anecdotes et le bagout, sous le matelas conformiste, l’ignorance doit être épaisse, insondable. (Ch. VI A L’ECOLE DE DRESSAGE p. 243-244) »
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Laurent Obertone
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