« Pour ne pas que le réel nous soit préjudiciable, en alarmant les imbéciles comme toi, il suffit de le dissimuler. Tu passes plus de temps avec nos informations qu’avec la réalité : nous n’avons qu’à contrôler l’information pour contrôler ta réalité. A cette fin, nos médias se chargent de crypter tous les faits gênants, d’apposer sur le réel nos lignes de code, notre grille de lecture, toujours la même. 95 % des médias sont synoptiques. Ils pensent la même chose, publient la même chose, et ont la même source : l’AFP. Les médias aussi ne se justifient que par eux-mêmes. Nous sommes un élément du pouvoir, si quelqu’un nous conteste ou nous demande des justifications, nous l’écraserons sous la menace, sous l’autorité morale, sous la possibilité de l’humiliation publique. Au besoin, nous ajouterons à notre public, à notre journaliste, à nos invités, à nos vedettes, à nos humoristes, notre SPECIALISTE. (Ch. III LES DEUX MINUTES DE HAINE p. 99) »
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Laurent Obertone
La France Big Brother |
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« Le monde en soi ne m’intéresse pas, si je ne peux pas le réécrire, le repeindre aux couleurs du temps, imprimer en quatre colonnes ou diffuser en plan-séquence la version idéale de ce à quoi il doit ressembler, ce qu’il doit devenir pour être acceptable. (Ch. III LES DEUX MINUTES DE HAINE p. 88) »
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Laurent Obertone
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« Tu as beau te morfondre dans l’ombre de ton salon à la lueur de ton plasma : dans le désert numérique, personne ne t’entend crier. Tu n’as d’autre choix que de voir la foule trancher, applaudir, décider à ta place. L’applaudissement, l’ignoble claque du public imbécile, est une arme capable de normaliser et légitimer n’importe quoi. …Les primates chargés d’applaudir figurent le groupe, cruel, qui choisit son champion et hue son bouc-émissaire. Ces arbitres dépourvus de nuance sont là pour t’indiquer le chemin. `…` Le public de la télévision est une caricature de jury populaire. On les fait sagement asseoir puis, bien briefés, on les suspend aux gestes du dresseur de salle, aux panneaux « rire » ou « applaudir ». (Ch. III LES DEUX MINUTES DE HAINE p. 95-96) »
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Laurent Obertone
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