« Je reconnais qu'être parents d'adolescents demande une grande capacité d'abnégation. En effet, les parents sont souvent les premières victimes des tensions entre frères et soeurs. C'est pourquoi leur arbitrage dans les conflits qui surgissent au sein de la fratrie est capital. Il est fondamental de privilégier le dialogue et d'écarter l'autoritarisme. Je recommande toujours à ceux qui viennent me consulter de veiller, en prenant position, à ne pas laisser supposer qu'ils soutiennent systématiquement les plus jeunes. Je leur conseille aussi de contrôler leur propos, d'en bannir les petites phrases assassines qui sont souvent culpabilisantes, aggravant les sentiments de frustration et enflammant les rancunes entre les protagonistes. Jouer sur le registre de la honte est un jeu dangereux. Les parents n'ont d'autre choix que de s'armer de patience pour écouter la version de chacun et reconnaître les torts des uns et des autres. L'idéal est de solliciter la capacité des enfants à trouver eux-mêmes une solution qui, dans la mesure du possible, satisfera tout le monde. »
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Marcel Rufo
Frères et soeurs, une maladie d'amour |
Marcel Rufo
Frères et soeurs, une maladie d'amour
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« Il me semble que la psychosomatique est l'expression d'une potentialité organique que l'on n'exprimerait pas si l'on n'était pas anxieux. Dans une famille, on peut être biologiquement doué d'asthme ; cependant certains vont devenir asthmatiques, d'autres non. Ce qui compte c'est l'expression de la maladie sur un terrain organique déjà favorable. Il est faux de penser que le seul psychisme suffit à créer une maladie quand il n'y a pas de terrain. »
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Marcel Rufo
Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre |
Marcel Rufo
Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre
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« Rentrant de l’école, j’ai aperçu un homme, vêtu d’un marcel et d’un bleu de Chine, la casquette sur la tête. Je n’ai pas traversé, me contentant de lui adresser, de loin, un signe de la main auquel il a répondu. Le copain qui m’accompagnait ce jour-là, fils d’officier de marine, s’est alors exclamé, surpris: « Tu as de drôles de fréquentations! - « C’est mon père », me suis-je contenté de dire. « Mon père est un homme discret et plutôt silencieux. Il n’élève jamais la voix et a besoin de peu de mots pour se faire entendre, mais je ne conteste jamais ce qu’il dit. Je lui obéis pour la bonne raison que c’est mon père et que je le respecte. » « Entre nous, pas besoin d’effusions démonstratives; une distance respectueuse suffit à nous reconnaître l’un l’autre, chacun à sa place. » »
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Marcel Rufo
Chacun cherche un père |
Marcel Rufo
Chacun cherche un père
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