« Pendant les 15 jours qui suivirent, les deux frères firent des efforts pour ne pas se heurter. Lorsque Siméon, lisant Nietzsche, voyait son frère relire son Spirou, il se permettait tout juste de lui demander affectueusement : - Tu n'avais pas bien compris la première fois ? A quoi Bart répondait, non moins affectueusement : - Je t'emmerde. " »
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Marie-Aude Murail
Oh, boy ! |
Marie-Aude Murail
Oh, boy !
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« Vais-je avouer que j'ai pleuré en lisant les lettres de maman ? Que je pleure presque chaque matin en pensant à mon père ? Sonder les gouffres que les morts ont laissés en nous n'a rien de mortifère. Ce qu'il est au contraire, c'est de croire qu'on « fait son deuil ». Expression stupide. On ne fait pas son deuil, on regarde à côté. Et on a tort. « On ne se console pas de la mort de celui ou de celle qu'on aime parce que le temps passe, que la plaie se referme et que l'on finit par oublier. Bien au contraire : on s'en console lorsqu'on arrive à vivre une sorte de compagnonnage heureux avec son mort. Je crois qu'il y a là une étrange réalité, dont personne n'ose parler : non seulement nous vivons avec nos morts, mais cette relation intérieure que nous avons avec eux et une des choses les plus intenses et des plus belles qui nous soit échu de vivre ». Alexandre Lacroix. »
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Marie-Aude Murail
En nous beaucoup d'hommes respirent |
Marie-Aude Murail
En nous beaucoup d'hommes respirent
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« Bart s'assit dans le fauteuil et les deux frères se regardèrent. Un même sourire les unit ou la tendresse se mêlait à la moquerie. -Merci pour tout, dit Siméon -Merci pour le reste. Merci d'être entré dans ma vie sans crier gare. Merci d'en avoir changer le cours et de m'avoir changé. Mais tout cela ne s'avoue pas quand on est le frère aîné, Bart n'ajouta rien. »
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Marie-Aude Murail
Oh, boy ! |
Marie-Aude Murail
Oh, boy !
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