« Ainsi que nous l'avons montré tout au long de ce livre, nos médias ne fonctionnent pas à la manière du système de propagande des états totalitaires. Au contraire, il permettent - en fait, ils encouragent - les polémiques enflammées, la critique et la contestation, pour autant que celles-ci demeurent confinées dans la foi dans le système de croyances et e principes qui structure tout consensus des élites: un système assez puissant pour qu'on puisse en être imprégné sans véritablement s'en rendre compte. »
|
Noam Chomsky
La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie |
Noam Chomsky
La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie
|
« -- Noam , vous affirmez que la progression de Donald Trump découle en partie de l'effondrement de la société américaine . Pouvez-vous préciser votre pensée ? -- Les politiques favorables aux milieux d'affaires mises en oeuvre depuis à peu près 35 ans ont eu des conséquences dévastatrices pour la majorité de la population . parmi celles-ci , la stagnation économique , la baisse du niveau de vie et l'explosion des inégalités sociales ont été les plus rudes . Cette dynamique a créé un climat d'insécurité ; nombre de gens se sentent isolés et impuissants face à des forces qu'ils ne peuvent ni comprendre ni influencer . Cet effondrement n'est pas attribuable à des lois économiques , mais bien à des choix politiques , une sorte de guerre des classes déclarée par les riches et les puissants contre les travailleurs et les pauvres . C'est là , ce qui caractérise l’ère néolibérale , non seulement aux états-unis , mais aussi en Europe et ailleurs . »
|
Noam Chomsky
L'optimisme contre le désespoir |
Noam Chomsky
L'optimisme contre le désespoir
|
« Dans le cas des élections en Amérique centrale, le gouvernement américain fournissait à la fois les faits et les instruments adaptés à leur analyse “correcte“ – les grands médias se contentant de relayer l’information et de faire en sorte que la ligne gouvernementale ne soit pas sérieusement mise en cause. Avec l’attentat contre le pape Jean-Paul II, en mai 1981 à Rome, et les accusations impliquant les Bulgares et le KGB, dans un complot, ce sont les mass médias qui ont allumé la mèche et joué le rôle principal dans l’entretien de ce brûlot du début à la fin. Le schéma général offre des similitudes : on installe autour de l’attentat un cadre de référence qui lui confère l’interprétation utile souhaitée par “l’élite“ dominante de l’époque. La campagne mise en place rebat les oreilles du public avec une propagande utilisable qui ignore les autres alternatives : les sources suggérant d’autres approches du sujet sont exclues des grands médias. Certains faits sont sélectionnés et intégrés dans le cadre alors que d’autres, qui pourraient affecter la validité de l’ensemble sont écartés. (…) Ce qui rend la “filière bulgare“ si typique comme illustration du fonctionnement du modèle de propagande, c’est qu’il n’y a rien de crédible dans cette affaire qui, depuis le début (c’est-à-dire bien avant le procès de Rome) ressemble à une farce – prise au sérieux par les médias jusqu’à la fin. »
|
Noam Chomsky
La fabrique de l'opinion publique. La politique économique des médias américains |
Noam Chomsky
La fabrique de l'opinion publique. La politique économique des médias américains
|