« Aucun croyant ne peut, de son côté, s'estimer « bafoué » ou « offensé » par un livre ou un film qu'il n'est pas contraint de lire ou de voir. Se serait donner un privilège indu à tel ou tel groupe de conviction que d'interdire telle manifestation, image ou texte pour la seule raison qu'il les jugerait blessants ou blasphématoires. Le conflit des convictions est inhérent au pluralisme et au tohu-bohu d'une vie démocratique, à charge pour les représentants de la loi que l'inévitable ne tourne pas à l'inacceptable, ni à la zizanie à la rixe. »
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Régis Debray
Ce que nous voile le voile |
Régis Debray
Ce que nous voile le voile
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« Notre regard fut magique avant d'être artistique. Il devient à présent économique. Il n'y a pas d'image en soi. Son statut et ses pouvoirs ont varié au gré des révolutions techniques et des croyances collectives. L'ère des images n'aura-t-elle été qu'une brève parenthèse entre le temps des "idoles" et celui du "visuel" où nous sommes entrés ? »
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Régis Debray
Vie et mort de l'image |
Régis Debray
Vie et mort de l'image
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« Le ridicule a sans doute commencé dans nos années soixante, avec l'industrialisation du voyage, le charter, les hippies, les concerts rock, la “civilisation des loisirs”. L'apparition de deux jeunes randonneurs fauchés, torse nu, “à barbe structuraliste” et buvant au goulot suffit à plonger Paul Morand dans la dépression, en conclusion de son Venises. Il y avait de quoi : dans la crypte suprême, se retrouver persécuté par les déchets, quand on observait dès 1933 : “en ce moment, tous les pays exterminent leur vermine, sauf le nôtre.” C'était l'après 68. »
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Régis Debray
Contre Venise |
Régis Debray
Contre Venise
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