« Si l’UE ressemble à un rassemblement pour la photo de groupe, elle le doit pour beaucoup à son défaut d’inscription dans l’espace et dans le temps. Europe reste un mot faible qui n’implique que faiblement ceux qui l’utilisent (un nom sans substitut commun possible, tel que pays, État, nation ou patrie), parce qu’elle ne suscite chez ses administrés aucun vibrato affectif, incolore et inodore parce que trop cérébrale. Bonne à concevoir plutôt qu’à sentir, à calculer plus qu’à imaginer, comme toute vue de l’esprit pauvrement musicale, la marotte des têtes pensantes contourne les cœurs simples. George Orwell ne supportait pas l’idée qu’un Anglais puisse écouter le God Save the King sans se mettre au garde-à-vous. Nous craindrions, nous, pour la santé mentale d’un passant se figeant sur le trottoir à l’écoute de L’Hymne à la joie. »
|
Régis Debray
L'Europe fantôme |
Régis Debray
L'Europe fantôme
|
« Ce n’est pas le Zollverein, l’union douanière, qui a fait l’unité allemande, c’est Sadowa, Sedan et les Nibelungen (plus la bière, Luther et la Forêt Noire). »
|
Régis Debray
L'Europe fantôme |
Régis Debray
L'Europe fantôme
|
« C’est la paix mondiale par la mise hors jeu des arsenaux et des méfiances traditionnelles qui a fait l’Europe unie, et non l’inverse (comme nous aimons à le répéter car c’est flatteur pour nous). »
|
Régis Debray
L'Europe fantôme |
Régis Debray
L'Europe fantôme
|