« « Dans le pays où 1789, c’était la faute à Voltaire et à Rousseau, et 1940 à André Gide et Marcel Proust, personne ne songe plus à mettre « le suicide français » sur le dos de la NRF ou des Éditions de Minuit. On enquiquine son monde en lui parlant bouquins, sauf à enchaîner de suite sur le testament de Johnny ou la dernière série Netflix. Le trésor national vivant, le monstre sacré, le délégué du génie national à l’étranger, c’est celui dont le pied laisse une trace sur le Walk of Fame d’Hollywood Boulevard. C’est Montand ou Aznavour (180 millions de disques) ou, intra-muros, Johnny. Donner sa couleur à l’époque, accompagner nos joies et peines, faire vibrer plusieurs générations de suite, ce n’est plus dans les moyens du noircisseur de pages. L’imprimé a cessé d’imprimer. Plus compétitif. Seuls les bons restaurateurs parisiens et les clercs de notaires donnent encore du « Maître au folliculaire ». c’est le show-biz et le stade qui mènent la danse et concentrent les honneurs, les réseaux et les hommages présidentiels. De l’image à l’image, c’est en circuit fermé qu’on est sûr de se faire voir et entendre des populations. » Du génie français, Régis Debray, Gallimard (septembre 2019), pp.17-18 »
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Régis Debray
Du génie français |
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« Inutile de préciser que le romantisme révolutionnaire, où la nostalgie est motrice, et l’échec final une sombre confirmation, n’a pas sa place dans la patrie des wonder boys et des success stories. La nouvelle civilisation méprise les loosers, les pauvres et les vaincus. La grandeur des causes perdues lui est étrangère. »
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Régis Debray
Civilisation |
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Civilisation
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« Ce qui est légal n'est pas toujours légitime. Au-dessus de la loi, il y a la Constitution. Au-dessus du règlement, il y a l'humanité. »
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Régis Debray
La République expliquée à ma fille |
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La République expliquée à ma fille
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