« La naissance du spectacle est la naissance de la civilisation. La fin du spectacle est le retour de la barbarie, dont nous ne sommes pas loin. (p.83). »
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Régis Debray
Entretiens d'un été |
Régis Debray
Entretiens d'un été
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« On garde peut-être aussi le remords d'avoir coupé la tête de Louis XIV. »
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Régis Debray
La République expliquée à ma fille |
Régis Debray
La République expliquée à ma fille
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« Cet attachement épidermique à un presque rien décisif, qu'on moralise souvent en dignité (d'un peuple) ou en fierté (nationale), n'aurait pas lieu d'être sur une île déserte. Le parfait Robinson aurait certes une identité, mais ce serait celle de l'huître. Nous distinguons une belon d'une portugaise et celle-ci d'une claire, par échantillonnage. L'humain également se range, se fiche et se classe par type et par genre, mais il ne se satisfait pas d'être inclus dans l'espèce 'sapiens'. Il veut plus, et ce 'plus' est un 'moins'. Il exige des propriétés exclusives, dont il et on puisse penser qu'elles ne sont dues qu'à son mérite, à son histoire, à son génie, bref, des qualités, réelles ou supposées, dont il se targue parce qu'elles ne sont pas celles de son voisin. L'identité dont nous parlons ici - concept mou, chose dure - n'est en tout cas pas l'égalité à soi, qui convient aux huîtres, aux chiens et aux aigles, en vertu du principe d'identité qui caractérise les choses sans âmes (A = A). Elle est une négation de l'autre, conformément au principe d'opposition qui sous-tend nos positions. Aussi bien, "l'exclusive fatalité, l'unique tare qui puisse affliger un groupe humain et l'empêcher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul". Et donc sans adversaire, ce qui est l'adversité suprême, pour un groupe et un individu. C'est l'altérité qui introduit à l'identité, notion éminemment interactive. »
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Régis Debray
Le feu sacré |
Régis Debray
Le feu sacré
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