« Qui sacralise rêve au fond d'une fin de l'Histoire. Qui désacralise remet en marche la fabrique de l'humain. Toute sacralité trop haut perchée peut être dite intolérable parce que intolérante. Exclut le débat, monte aux extrêmes et dérobe au jugement critique les critères du bien et du mal. Quand ce n'est pas l'excuse absolutoire de l'ignoble, c'est l'alibi de l'arbitraire et l'abri du réactionnaire. »
|
Régis Debray
Jeunesse du sacré |
Régis Debray
Jeunesse du sacré
|
« C’est au jointif, aux interfaces, que l’on trouve les plus débrouillards. Les villes frontières font lever la lourde pâte : Tanger, Trieste, Salonique, Alexandrie, Istanbul. Accueillantes aux créateurs et aux entreprenants. Aux passeurs de drogues et d’idées. Aux accélérateurs de flux. Profil du frontalier : loustic, tire-au-flanc inventif, plus éveillé que les engourdis de l’hinterland. Nous avons tous, nous autres les poussifs, une dette à leur égard. »
|
Régis Debray
Eloge des frontières |
Régis Debray
Eloge des frontières
|
« Au dessus de la nation, en France, il y a l'Humanité. Au dessus de la société, en Amérique, il y a Dieu. Le président à Paris prête serment sur la Constitution votée par ceux d'en bas, et à Washington sur la Bible, qui émane du Très-Haut. Le premier, après son "Vive la République, vive la France" terminal, ira se faire encadrer dans sa bibliothèque avec les "Essais" de Montaigne dans les mains. L'autre terminera son discours sur "God Bless America" - et se fera photographier sur fond de drapeau étoilé. »
|
Régis Debray
Contretemps |
Régis Debray
Contretemps
|