« La fondation anhistorique des Droits de l'Homme, sans l'appui d'une mémoire, postule à l'assentiment de tous les êtres doués de raison. Elle semble neurologiquement optimiste, et son caractère praticable, en-dehors de nos amicales académiques, laisse à 'désirer'. La lénifiante proposition fait un discours bienvenu dans un colloque, mais en vain cherchera-t-on une personnalité collective qui ait transformé pareille apesanteur en moteur. Les adhérences et les attachements paléo-limbiques, point trop n'en faut, certes, mais à ne rien leur concéder du tout, on leur prépare de redoutables retours en force. Le réalisme du surréel n'ayant pas droit de cité où s'affaire la raison instrumentale, "l'agir communicationnel" continuera de jargonner en rond, via débats, articles et antithèses. Pendant ces travaux conventionnels, le délitage de l'artefact juridique continue, et les affaires aussi. Ainsi l'UE glisse-t-elle, avec ces valeurs communes trop communes, dans les bas-côtés de l'Histoire. »
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Régis Debray
Le feu sacré |
Régis Debray
Le feu sacré
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« Quand la question des moyens évince celle des finalités, et que la gestion de l'outil devient sa propre fin, les choses perdent leur sens, l'Etat de droit sa raison d'être, et l'homme son chemin. »
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Régis Debray
L'erreur de calcul |
Régis Debray
L'erreur de calcul
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« La mort de Dieu n'est venue tourmenter que le cap infatué de l'Asie. Pour mourir, il faut d'abord naître, et nombreuses les terres où le Miséricordieux n'a pas daigné paraître. S'il a fait une brève apparition dans la Chine ancienne, celle-ci, ne le jugeant pas indispensable, ni comme grand Autre ni comme cause première, l'a laissé s'étioler sans crise ni deuil. Pour aménager ses travaux et ses jours, elle a fait sans Dieu, et point trop mal. L'insistance du sacré ne se réduit pas à la quête de sens. Ni les profits des cérémonies, à la prolixité des commentaires. »
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Régis Debray
Le feu sacré |
Régis Debray
Le feu sacré
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