« Si j'étais devenue Eliza Sweet, sur le plan du look, j'étais restée la même : Eliza me ressemblait. J'étais grande, blonde, et j'avais les yeux bleus : le prototype de la petite Américaine nourrie au bon lait frais et aux céréales (dixit maman). Total, j'avais la tête à devenir le cliché de "la fille la plus populaire de son lycée". Comme je n'avais plus rien à perdre dans la vie et que j'avais de l'assurance à revendre, j'ai vite intégré la tribu des grands baraqués de l'équipe de football du lycée et des cheerleaders bobos chics. (...) j'ai continué le jeu lorsque nous avons déménagé à Petree, la ville numéro 2 de notre itinéraire. Je me suis fait appeler Lizbet, et j'ai fréquenté des nanas drama-glam style romantico-gothique, et les filles lookées danseuses classiques. Je portais des collants de danse sans pieds, des cache-coeurs noirs et je me dessinais une bouche pulpeuse rouge sang. J'avais adopté le chignon haut serré comme un poing. Je comptais les calories, je faisais ma tragédienne ; bref, je me mettais en scène et je surjouais mon rôle. Ce fut un rôle de composition très éprouvant, très éloigné du personnage d'Eliza. C'est pourquoi à Westcott, notre dernière étape avant Lakeview, je m'étais fait plaisir en devenant tout simplement Beth : gentille secrétaire au conseil d'élèves du lycée et bonne copine façon girl-scout. J'écrivais pour le canard du bahut, je m'occupais de l'annuaire du lycée et je donnais des petits cours aux mômes du collège. Beth était hyperactive et cumulait les activités extrascolaires : lavages de voitures et ventes de gâteaux pour financer la revue littéraire du lycée, le groupe de discussion ou la construction d'un centre sportif pour des gamins défavorisés du Honduras (un projet initié par le club d'espagnol). J'étais la fille que tout le monde connaît, ma bobine était partout : cette incroyable popularité me rendrait plus mémorable encore, une fois que je me serais volatilisée. Dans mon ancienne vie, et c'est le plus étrange de l'histoire, je n'avais jamais été le leader ultrasympathique des élèves de mon lycée, ni une gothique romantique et encore moins une cheerleader bobo chic. Avant, j'étais juste normale. Une fille dans la moyenne. J'étais seulement Maclean. Maclean, c'est mon vrai prénom, celui que mes parents m'ont donné à la naissance. C'est aussi le prénom du meilleur coach de tous les temps de l'équipe de basket-ball de Defriese - la fac de mes parents -, l'équipe que papa soutenait à cor et à cri. »
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Sarah Dessen
Te revoir un jour |
Sarah Dessen
Te revoir un jour
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« Et je pensais à cette minute qui, seconde après seconde, approchait dangereusement de nous. Jamais l'éternité, quelque signification qu'on lui donne, ne m'avait paru aussi concrète, aussi facile à saisir, que dans cette prise de conscience indubitable : la fin du monde était pour demain. »
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Sarah Dessen
Pour toujours... jusqu'à demain |
Sarah Dessen
Pour toujours... jusqu'à demain
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« Les lucioles étaient sans doutes déjà dehors : peut-être n'avais-je pas seulement oublié une saison, un moment, mais un monde tout entier. Pour le savoir, le seul moyen était de m'y replonger. Et c'est ce que j'ai fait. »
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Sarah Dessen
Pour toujours... jusqu'à demain |
Sarah Dessen
Pour toujours... jusqu'à demain
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